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Sommaire
1. Méthodes
hydrostatiques de mesure de niveau
Les
premières méthodes de mesure et contrôle de niveaux de liquides sont fondées sur
les propriétés hydrostatiques des liquides (pression hydrostatique, poussée
d'Archimède).
La mesure transmise par les capteurs
utilisés est une fonction continue de la hauteur de liquide. Elle est
indépendante de ses propriétés électriques mais dépend, sauf dans le cas du
flotteur, de la masse volumique du liquide.
On distingue quatre principes de mesure :
1.1. Le
flotteur
Il se maintient à la surface du
liquide, il est rendu solidaire d'un capteur de position qui délivre le signal
électrique correspondant au niveau. La mesure s'apparente ensuite à la mesure
d'un déplacement ou la détection d'une position.
Le cas le plus répandu est celui des détecteurs de niveau
par transmission magnétique. La transmission est assurée par un système aimant
permanent/interrupteur à lame souple (ILS). L'aimant permanent est solidaire du
flotteur ou même contenu dans celui-ci. La position du contact est généralement
réglable. Pour un montage vertical, le flotteur est guidé par un tube.
1.2. Le
plongeur
C'est un cylindre immergé dont la
hauteur est au moins égale à la hauteur maximale du liquide dans le réservoir.
Le plongeur est suspendu à un capteur dynamométrique qui se trouve soumis à une
force F (poids apparent), qui est fonction de la hauteur h du liquide.
F = P
- r x g x h x S
r x g x h x S : poussée d'Archimède s'exerçant
sur le volume immergé du plongeur
S : aire de la
section du plongeur
P : poids du plongeur
1.3. Le
palpeur électromagnétique
Il est constitué
d'un contrepoids suspendu à l'extrémité d'un câble. Un moteur permet de dérouler
ce câble jusqu'à l'obtention que le contrepoids entre en contact avec ce
liquide. A cet instant, la tension du câble se relâche actionnant un commutateur
qui inverse le sens de rotation du moteur. Durant la descente du palpeur, des
impulsions sont générées à intervalles réguliers. Le comptage des impulsions
permet l'obtention du niveau.
1.4. Le
capteur de pression
Il mesure :
La fixation s'effectue souvent par une bride à la partie
inférieure du réservoir, éventuellement à la partie supérieure si le réservoir
est sous pression dans le cas de mesure différentielle.
Dans le cas des puits, on utilise des capteurs montés sur sondes plongeantes
fixées au niveau de la paroi supérieure.
Les technologies utilisées dans les capteurs de pression
seront évoquées par la suite. Pour le principe, une membrane élastique se
déforme sous l'effet de la pression. Il y a transformation de cette déformation
en grandeur électrique. On peut mesurer une pression différentielle avec la
pression atmosphérique grâce à une cellule reliée à l'air libre par un tube
rigide. Différentes technologies sont utilisées parmi lesquelles les capteurs
piézo-résistifs qui sont les plus utilisés dans les eaux usées, les capteurs
piézo-électriques, les jauges de contraintes.
1.5. Le capteur
à bulle (ou limnimètre bulle à bulle)
Le
principe consiste à insuffler un débit d'air constant dans un petit tuyau
débouchant sous la surface de l'eau, la pression de l'air est équilibrée par la
colonne d'eau.La pression de l'air qu'il faut appliquer pour produire des bulles
est égale à la pression du fluide en bout de canne. La mesure de la hauteur
d'eau est égale à la pression d'air fournie.
Conditions d'installation:
2. Méthodes
électriques de mesure de niveau
Elles
utilisent les propriétés électriques des liquides dont on veut mesurer ou
contrôler le niveau et sont les seules à utiliser des capteurs traduisant
directement le niveau en signal électrique.
2.1. Sondes
conductives
Elles ne conviennent que pour les
produits conducteurs (liquides, pâtes, granuleux...), ne sont pas sujettes à
l'usure et permettent la détection d'un niveau haut, bas ou intermédiaire. Ces
sondes sont dotées d'une ou plusieurs électrodes selon les modèles.
Chaque électrode est installée par un passage étanche de
telle sorte que leur extrémité inférieure se situe au niveau à détecter. Elle
doit être isolée électriquement de la masse du réservoir quand il est
métallique. Dés que le liquide touche une électrode, il met à la masse un
circuit alternatif basse tension. La masse est constituée soit par le réservoir
métallique, soit par une deuxième électrode quand le réservoir n'est pas
métallique. Le faible courant parcourant l'électrode est d'amplitude
proportionnelle à la longueur d'électrode immergée et suffit à actionner un
relais. On utilise une basse tension alternative afin d'éliminer tout risque
d'électrolyse du liquide.
Domaine d'utilisation :
liquides conducteurs de conductance minimale 25 µA/V entre électrode et masse.
Les températures sont comprises entre -200 et 250°C au niveau de l'électrode. La
pression de service peut être élevée jusqu'à 160 bars . Ce principe est
déconseillé dans les milieux agressifs et pour les fluides contenant des
graisses ou des huiles qui peuvent former des dépôts non conducteurs sur les
tiges des électrodes.
2.2. Sondes
capacitives
Elles sont d'un emploi plus
répandues que les précédentes et fonctionnent à l'aide d'une électrode
plongeante dans le réservoir.
Pour les produits
isolants (huile, pétrole...) la sonde est constituée d'une tige métallique
isolée du réservoir. Quand la sonde est découverte, le diélectrique est alors
l'air ambiant (constante diélectrique = 1). En présence d'un produit isolant, la
capacité du condensateur augmente sous l'effet de produits qui possèdent une
constante diélectrique supérieure à 1. Cette variation de capacité est traitée
pour actionner un relais ou fournir un signal de sortie proportionnel au niveau
du produit.
Sondes capacitives " Milltronics "
Pour les produits conducteurs (eau,
solutions salines...) la constante diélectrique ne joue plus aucun rôle. La tige
de la sonde est enrobée d'un matériau isolant, d'épaisseur constante, jouant le
rôle de diélectrique. Les armatures du condensateur sont alors constituées par
la tige métallique de la sonde et le liquide conducteur. Si le réservoir est
isolant, on immerge une armature. La capacité du condensateur dépend de la
densité et de la température des produits, pour remédier à ce problème, on
utilise une deuxième sonde capacitive, immergée en permanence et servant de
référence.
3. Méthodes fondées
sur l'utilisation de rayonnements
Elles
permettent notamment des mesures sans contact avec le produit ce qui constitue
un gros avantage.
3.1. Sondes à
ultrasons
Le principe est basé sur l'émission
d'une onde ultrasonore réfléchie sur la surface de l'eau. On capte l'écho et on
mesure le temps de parcours. Le temps de parcours est indépendant de la nature
du fluide et de la pression. Il faut toutefois respecter une zone dite
" morte " à proximité du capteur (30 à 60 cm selon les sondes).
Sonde à ultrasons " Milltronics "
L'amplitude de l'écho peut être sensiblement plus faible (rapport de 10) dans le cas d'un liquide dont la surface est agitée.
3.2.
Radars
Le principe est similaire à celui des
ondes à ultrasons, on utilise une onde lumineuse infrarouge. L'avantage sur
l'ultrason est que le procédé est indépendant de la température, du taux
d'humidité et de poussière.
Le transducteur fonctionne successivement en émetteur et
en récepteur. Il est placé au sommet du réservoir et émet dans un cône de faible
ouverture l'onde qui après réflexion sur la surface du liquide retourne vers le
transducteur qui les convertit en signal électrique.
Précision : 0,5 %
de la distance mesurée, soit 5 à 10 mm dans la plupart des cas.
3.3. Sonde
optique
La sonde contient une diode
électroluminescente (émetteur de lumière), un phototransistor (récepteur) et
l'électronique correspondante. La sonde est constituée d'une pointe conique
agissant comme un prisme. Le rayon émis par la diode située d'un côté de la tête
de la sonde, est réfléchi vers le phototransistor situé de l'autre côté de la
tête si le prisme est situé dans l'air. Le rayon est réfracté dans le liquide si
la sonde est immergée.
4. Récapitulatif des caractéristiques des capteurs de niveau de liquide
Technologie | Étendue de mesure | Précision | Gamme de Température | Pression max (bar) |
Flotteur | 10 mm à 30 m | 0,5 à 5 % | -180 à 450 °C | 100 |
Plongeur | 30 cm à 6 m | 0,5 % | -150 à 450 °C | 40 |
Palpeur électromécanique | 50 max | 1 mm | -160 à 180 °C | 25 |
Capteur de pression | 0 à 25 bar | 0,5 à 1 % | -20 à 120 °C | 40 |
Sonde capacitive | 0 à 10 m | 1 % | -20 à 85 °C | 40 |
Radar | 0 à 30 m | 10 mm |
- |
- |
Ultrasons | 0 à 50 m | 1 % | -190 à 250 °C | 40 |
5. Liste de
constructeurs de niveau
Auxitrol (mesure de niveau par
bullage)
Bamo mesures (flotteur, câble et poulie)
Bernstein GmbH
(détecteur capacitif, flotteur)
Bourdon Sedeme (mesure de pression par
transmetteur immergeable)
Danfoss (ultrasons)
Endress Hauser (radar, lames
vibrantes)
Iris instruments (centrale piézo-métrique immergée)
Keller
(capteur piézo-résistif immergé, capteur de pression céramique
capacitif)
Kobold instrumentation (flotteur, capteur de pression
hydraulique)
Krohne SA (sonde conductive, ultrasons, radar)
Meggitt Mobrey
(lames vibrantes, masse de déplacement, réflexion d'onde
ultrasonore)
Milltronics (micro-ondes, radar, ultrasons,
capacitif)
Protais (hydrostatique par bullage)
Scaime (cellule
piézo-résistive, membrane céramique capacitive)
Vega (ultrasons à temps de
transit, radar, admittance)
6. Sites
Internet
http://www.cidip.com/
http://www.haenni-instr.com/
Pascal DEREUMAUX |